La 7e enquête du Département V
L’auteur Danois a gagné le gros lot avec son Département V et ses quatre flics complètement dingues, encore que Carl Mork, le chef, apparaît presque normal. Il est entouré d’Assad, un mystérieux émigré, engagé comme concierge, qui se révèle un poulet surdoué, l’enquêtrice Rose pour qui la vie s’écrit en rouge et noir, à tel point qu’elle se fait à nouveau interner dans le présent thriller, et le dernier arrivé, Gordon, doué, mais sans doute un peu trop sentimental. Une équipe de choc, qui résout les affaires des autres départements, au grand dam de leurs supérieurs.
Il faut dire que le présent vient systématiquement interférer dans les cold cases qu’ils tentent de résoudre et pour lesquels ils sont engagés. Dans « Selfies », un vieil épisode de mort non résolu vient s’emboîter dans une histoire de serial chauffard qui tue des femmes jeunes, jolies et très pauvres, rêvant de devenir des stars. C’est bien entendu par hasard que le Département V est propulsé aux premières loges de ces homicides, qui passent au départ pour des meurtres parfaits.
Économies publiques obligent, le Département V risque d’être fermé, accusé de ne pas être assez rentable. Rose, indispensable à l’équipe, sombre dans la folie. Carl Mork fait appel à un ancien flic à la retraite et à son ex-coéquipier, qui vit chez lui dans un lit d’hôpital, devenu infirme lors d’une ancienne enquête qui avait mal tourné.
Comme d’habitude, le Danois s’étale sur plus de 750 pages, nous entraînant dans la fureur meurtrière de l’assassin et les caprices de la vie quotidienne des membres du département V.
De fil en aiguille, de longues recherches en petites découvertes, et talonné par la télévision qui veut filmer un scoop avec la police, Mork finit par tisser la toile dans laquelle l’assassin se prend les pieds. Mais comme rien n’est si simple, il semble impossible de l’arrêter. À moins que…
Ces « Selfies » entraînent le lecteur dans les horreurs de la guerre de 1939-1945, résurgence qui se mêle aux meurtres du serial chauffeur et de ses victimes.
Reste à savoir si Mork et son équipe parviendront à sauver Rose, victime potentielle de l’assassin.
Gratiné et très élaboré
Jussi Adler-Olsen: Selfies, roman, Le Livre de Poche no 35231, Paris, 2020, 767 p.
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