Le Valet de peinture

Brillante Isabel de Bourgogne

Roman historique, comme l’ont affirmé les critiques, vraiment ? Ou roman consacré à la séduction, à l’érotisme ? Le Valet de peinture évoque une rencontre ensorcelante entre Johannes Van Eyck, valet de peinture de Philippe de Bourgogne, et l’infante Isabel du Portugal, en 1428. L’artiste a été chargé par son maître, Philippe de Bourgogne, de se rendre à Lisbonne, afin de peindre un portrait de l’Infante Isabel. L’œuvre devrait révéler si la demoiselle est encore vierge. Enquête périlleuse. Et surtout est-elle encore belle, à cet âge déjà avancé ? Bien qu’il doive l’épouser pour des raisons diplomatiques – c’est son troisième mariage –, Philippe dit Le Bon veut tout savoir de sa future épouse, car il est orgueilleux et grand séducteur, amoureux de l’art et de l’esthétique… et des femmes.

Van Eyck se rend donc au Portugal et finit par croiser Isabel, redoutable d’intelligence, qui refuse de se prêter à l’enquête humiliante de son futur époux. Une étrange relation s’installe entre l’artiste et la princesse, qui va le manipuler avec une adresse redoutable. Mensonge, séduction, humour, érotisme, un peu polar, ce roman traite l’histoire avec délice et de manière crue, rendant un éblouissant hommage à celle qui devint Isabel de Bourgogne, femme de tête et de pouvoir, qui n’avait rien d’une princesse potiche. Son mari le comprit très vite et l’associa au gouvernement, lui déléguant à plusieurs reprises la responsabilité de négociations diplomatiques avec l’Angleterre et la France. Elle lui donnera trois enfants, dont Charles Le Téméraire, dont elle fut la conseillère. En 1457, fâchée avec son mari pour des motifs politiques, elle quitte la cour, se réfugiant dans l’un des châteaux qui lui appartiennent, travaillant dès lors pour des causes humanitaires. Un comportement unique de la part d’une dame de cour au XVe siècle. Le Valet de peinture s’arrête à la demande en mariage pour le compte de Philippe. Van Eyck a-t-il vraiment mené à bien sa mission ?

Après des études en histoire de l’art, cinéma et photographie, Jean-Daniel Baltassat a tenu une galerie à Paris dans les années 1970. Il a été directeur artistique dans le domaine de la publicité et depuis les années 1980, il se consacre à l’écriture, dont des biographies d’artistes pour Télérama.

Jean-Daniel Baltassat : Le Valet de peinture, récit, Ed. Laffont, Paris, 317 p.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *