Ah, l’ivresse du tango !
Mal connu en Suisse francophone, où il est peu traduit, Klaus Merz est né et a grandi en Argovie. Il vit à Unterkulm. Né en 1945, il a été enseignant et a publié une vingtaine d’ouvrages depuis l’âge de 22 ans : poésie, romans, nouvelles, récits pour la jeunesse. Il porte à la forme courte un amour particulier. Raison pour laquelle la poésie, qui lui permet une écriture elliptique, lui convient.
Son récit « L’Argentin » raconte de manière faussement légère et très émotionnelle la vie secrète du grand-père de Léna. C’est au cours de retrouvailles avec des camarades d’école que la jeune femme évoque cet aïeul extravagant, récemment décédé, qui est parti un jour explorer la pampa en Argentine, laissant en Suisse le grand amour de sa vie. Deux ans d’aventures avant de revenir et de reprendre une vie presque normale auprès de la femme aimée qui l’a attendu.
Sur ce retour plane néanmoins un secret que le grand-père, surnommé dès lors l’Argentin, garde au plus profond de lui : une autre femme, là-bas, et l’ivresse du tango. Léna remonte le temps, se souvient, elle parle, elle danse, tisse des liens avec sa propre vie. Comme quoi l’histoire n’est jamais innocente, même inscrite dans la mémoire. L’écriture de Klaus Merz ressemble à une fine dentelle. Elle est raffinée, douce à parcourir, prégnante. Il parle d’amour sans illusion, avec une infinie tendresse chargée de mélancolie. Illustré par des lavis de Heinz Egger, aussi délicats que l’écriture de l’auteur, ce roman offre au lecteur une note romantique, tout en soulignant l’aspect si dérisoire de l’existence.
Klaus Merz : L’Argentin, Éditions d’En Bas, 72 p. ill.
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