Délivrance. Les Enquêtes du département V, 3

Une bouteille jetée à la mer

Les enquêtes du département V sont apparues précédemment sous la plume de La Baronne (voir Miséricorde de Jussy Adler-Olsen). Il serait plus simple de suivre l’ordre chronologique de parution de ces romans, l’auteur tissant pour ses personnages les hauts et les bas d’une existence aussi bien privée que professionnelle). Or, la Baronne lit les livres au fur et à mesure qu’elle les découvre chez Emmaüs. Si le lecteur est patient, il pourra déguster cette série dans l’ordre chronologique, car elle finira par les présenter tous, dans le désordre !

Délivrance commence par une scène d’une vraie cruauté : un enfant et un adolescent sont attachés dans un hangar à bateaux humide et glacial. Leurs vêtements sont imprégnés d’une odeur de goudron et d’algues. Que veut leur tortionnaire ? Les jours passent. L’aîné trouve la force d’envoyer un appel au secours glissé dans une bouteille qu’il lâche dans l’eau clapotant sous le hangar. Elle sera récupérée dix ans plus tard en Écosse et oubliée dans un commissariat des Highlands. Il faudra encore plusieurs années pour qu’elle soit envoyée à l’équipe de Carl Morck, en charge des cold cases à Copenhague.

Farce ? Morck a tendance à le croire. Mais après le décryptage laborieux du morceau de papier sorti de la bouteille, les joyeux lurons du département V comprendront que le SOS a été rédigé avec du sang humain.

Morck, Rose, l’assistante pas si fofolle qu’elle en a l’air et Hafez el-Assad, le mystérieux réfugié syrien au flair infaillible, auront beaucoup de peine à réaliser qu’ils sont sur la piste d’un psychopathe intelligent, tueur en série spécialisé dans l’enlèvement et le meurtre d’enfants de familles sectaires. Une infinité de petits détails s’emboîteront comme un puzzle, les alertant du bien-fondé de leur enquête.

Morck a fort à faire. Pourquoi Assad cache-t-il son lieu de vie et sa famille ? Comment contrôler Rose ? Des questions qui sont noyées par le stress de cette affaire d’enfants tués jamais déclarés à la police. L’équipe se casse le nez sur les membres des sectes, qui refusent de coopérer et en prime, Morck tombe amoureux de sa psy, la belle Mona. C’est le moment que choisit son ex pour lui signifier qu’elle désire rentrer à la maison.

Une flopée de personnages évoluent dans des situations assez rocambolesques attirent l’attention des trois flics. Mais le tueur est redoutablement malin.

Dans ce fatras, que deviendra Benjamin, un petit garçon que veut adopter Eva, nœud gordien de cette enquête ?

Adler-Olsen semble écrire plus vite que son ombre. Il a publié des romans indépendants jusqu’à 2006. Dès 2007, il s’est consacré au département V. La force de ses thrillers tient à la simplicité apparente des enquêtes menées par des personnalités borderline. Le résultat est affolant : entrer dans un roman du Danois équivaut à ne plus en sortir avant la fin. Précisons que ses livres dépassent généralement les 700 pages, d’où parfois quelques longueurs !

Jussy Adler-Olsen : Délivrance, Le Livre de Poche 33598, Paris, 2015, 740 p.

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