
Quand le patrimoine tue
Par Bernadette Richard
Que voilà un titre alléchant pour les amoureux de l’architecture. Les Caryatides de ce roman sont de vraies rebelles. Elles dénoncent la proposition d’investisseurs étrangers, qui promettent de recréer l’utopie de la cité grecque, berceau de la démocratie. Ou comment insuffler un nouvel essor au tourisme. Un groupe de femmes anonymes, les Caryatides, s’élèvent contre ce qu’elles estiment servir des intérêts financiers, dissimulés derrière de nouvelles technologies. En somme, un détournement de l’héritage culturel du pays. La population est divisée : d’un côté, ceux qui se réjouissent d’un apport d’argent frais dans une nation anémiée de toutes parts, de l’autre, ceux qui dénoncent un enfumage.
Devenu directeur de la sûreté, Kostas Charitos est chargé de la protection des étrangers qui visitent les sites archéologiques. Tout se complique quand l’une des Caryatides est assassinée. Puis une seconde.
Branle-bas de combat pour une enquête qui s’avère emberlificotée, d’autant que la question divise les citoyens et que Charitos est en train de former sa successeure, Antigoni Ferleki, qui le remplace à la tête de la brigade criminelle. Deux féminicides à résoudre, une ambiance délétère, un nouvel assassinat – pas dune Caryatide, – les investisseurs qui prennent la poudre d’escampette avec les remous créés par ce départ en catimini, les flics sont débordés.
Depuis Liquidation à la Grecque, qui l’a hissé au sommet des auteurs de polars, Petros Markaris, dramaturge, scénariste, traducteur, spécialiste de Brecht, enchaîne les enquêtes de Charitos. La force de ses récits tient aux personnages, aux situations dans lesquelles ils évoluent, à l’étude ethnographique de la Grèce contemporaine. Insérée au fil de la fiction, la vie de Charitos et de ses proches, les petits plats détaillés qu’il savoure en famille, l’engagement de celle-ci dans un refuge pour indigents, sont autant de scènes qui permettent au lecteur de plonger dans un monde à la dérive, le nôtre. Très addictif.
Petros Markaris : La Révolte des Caryatides, Ed. Cambourakis, Paris, 238 p. ill.
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pour le plaisir et bien d’autres choses…
