Huit crimes parfaits

De surprise en surprise

Malcolm Kershaw est libraire à Boston. À la tête d’une petite boutique spécialisée dans le roman policier, où vit le chat Nero, roux malgré son nom. Malcolm a cessé de lire des polars, mais connaît parfaitement le sujet et peut en débattre en expert. Quinze ans auparavant, il avait dressé pour un blog une liste de huit romans qui racontaient des crimes parfaits. Or, un jour, il voit débarquer l’agente du FBI Gwen Mulvey, qui vient solliciter son avis à propos de meurtres qui évoquent les récits de la liste. Si l’enquêtrice avait quelques doutes au sujet du libraire, l’imaginant en assassin, elle remise vite cette idée et lui demande de l’aider à mieux cerner le serial killer qui semble se moquer d’eux en prouvant qu’il connaît le libraire et s’inspire bel et bien de la fameuse liste. Malcolm commence d’ailleurs à craindre pour sa vie. Tout en collaborant avec l’agente du FBI – la suivant notamment sur une scène de crime dans une maison où vivait une lectrice fanatique du genre et cliente de la librairie de Malcolm, celui-ci évoque la femme de sa vie, Claire, morte dans un accident de voiture une nuit de Nouvel An, alors qu’elle revenait de chez son amant.

Peu à peu, l’enquête dérape, Gwen Mulvey est écartée des recherches et le libraire s’absente toujours plus souvent de son échoppe, qui tourne bien grâce à ses deux employés et au charme de Nero. D’ailleurs, d’où vient-il, Nero ? Curieusement, il ressemble étonnamment au matou de l’une des victimes. L’enquête a révélé qu’il avait disparu.

Si, au cours des premières pages, « Huit crimes parfaits » évoque les bons vieux polars à énigmes signés Agatha Christie, la trame laisse vite apparaître des indices tordus qui ne semblent pas attester d’un roman à suspense comme on les aimait il y a un demi-siècle. Cynique et inattendue, l’histoire va finir par sidérer le lecteur, avec une chute pour le moins savoureuse. Du grand polar comme on aimerait en lire davantage, bien éloigné des massacres toutes tripes dehors. Ici, on est dans le trompe-l’œil.

Peter Swabsoin, « Huit crimes parfaits », Ed. Gallmeister, Coll. Totem, 2023, 336 p.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *