Pour ceux qui ne le connaissent pas, découvrez vite l’écrivain-paysan de Vauffelin (Jura bernois) Jean-Pierre Rochat, qui ne tricote pas ses mots dans la dentelle littéraire. L’un de ses livres, « Petite Brume » est un récit-témoignage qui décrit une journée de vente aux enchères d’un domaine – maison, machines, outils, bétail, cheval et tous les acquis du dénommé Jean Grosjean. Pour mener à bien cette liquidation d’une vie, Elias Schwarz, très apprécié des offices de poursuites du pays, mène le bal, soit la mort annoncée du paysan. Les acheteurs sont légion : voisins, curieux, renifleurs de bonnes affaires venus de Suisse allemande. Au cœur de la débâcle, l’une des assistantes de Schwarz, Irina, s’offre un frisson sensuel avec ce paysan aux abois. Après tout, une petite sauterie entre deux ventes à la criée, c’est un rayon de soleil dans la tempête. Et le temps file au profit des fossoyeurs qui, à chaque acquisition, précipitent un peu plus le malheureux dans le dénuement. Celui-ci s’attache en rêveries à des images du passé, aux moments de bonheur avec la trop belle Frida, son ex-femme, partie avec un autre au bout du monde, emmenant les enfants.