
Une grande famille en noir et blanc
Comme l’auteur Antonio Manzini, le Commissaire Rocco Schiavone est un Romain, citadin pur et dur. Il a été muté pour des raisons obscures, qui se dévoileront peut-être dans ses autres enquêtes, dans le lointain Val d’Aoste, région dédiée au ski – il déteste le froid et la neige – où la population parle plutôt le français. Près de Champoluc, le flic est confronté au cadavre d’un homme écrasé par une dameuse sur une piste noire.
L’enquête commence mollement, entre les sautes d’humeur du Commissaire – le milieu de la police italienne l’a bizarrement rebaptisé sous-préfet – et les indices découverts sur le lieu de ce qui devient vite scène de crime. Le légiste patauge dans une bouillie de viscères et de sang. Schiavone refuse de quitter ses Clarks malgré les conseils de ses collègues d’enfiler de solides après-ski, adaptés au climat. Les Clarks prennent l’eau, s’abîment en un clin d’œil, Rocco a les pieds gelés, il peste d’autant plus, confirmant ainsi sa réputation de bougon, odieux, sarcastique et pour le moins détestable. C’est malgré tout un fin limier, ce que lui concède Pierron, son adjoint, l’un des rares flics qui s’accommode de ce chef infréquentable. Dans cette vallée où tout le monde est un peu parent de tout le monde, la victime, Leone Miccichè, avait appris récemment que sa femme, la belle Luisa, était enceinte. Problème : lui-même avait eu la confirmation de sa stérilité. Alors qui était le père ?
C’est autour de cette épineuse question que Schiavone tente de compléter le puzzle sanglant pour lequel il a la charge de trouver la dernière pièce.
Si le récit semble parfois un peu lent, la chute est assez inattendue. Le charme de cette Piste Noire tient autant au crime qu’au décor de l’affaire. L’auteur crée des personnages hauts en couleur, qu’il place dans une nature sauvage, laquelle fera jubiler les lecteurs qui abhorrent le froid, les montagnes et la neige.
Martine Arkady : Rose / House, J’ai lu, Coll. Nouveaux Millénaires, 2023, 128 p.
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