Une solution machiavélique
Basé sur un fait réel – le vol en 2004 en Suisse de cinq coupes de Gallé aux motifs de libellules, jamais élucidé –, Martin Suter entame la carrière de son gentleman cambrioleur Allmen avec cette affaire, qu’il résout à sa manière. D’une plume alerte et amusée.
Bien que charmant, raffiné, polyglotte, amoureux des arts, et se déplaçant dans une vieille Cadillac, Johann Friedrich von Allmen n’a pas que des copains. Comme il a dilapidé la fortune familiale, il a dû vendre la luxueuse maison de famille et désormais, il occupe en partie le cabanon de son jardinier et majordome guatémaltèque, Carlos, qui lui est resté plus que fidèle, puisqu’il participe aux coups bas de son maître. Comme celui-ci n’a pas toujours été honnête avec quelques-uns de ses proches, il a appris à jongler pour donner l’illusion que sa fortune est encore à l’ordre du jour. Quand il rencontre Jojo, une femme fortunée, il pense que de meilleurs jours sont revenus pour lui. D’autant que dans la demeure qu’elle partage avec son père, Allmen – il a supprimé le von pour des raisons qu’il explique dans le roman –, il tombe sur cinq coupes Art nouveau décorées de libellules, qui valent une fortune chacune. Reste à s’en emparer et la vie facile est à nouveau assurée.
C’est compter sans le vieux banquier – père de Jojo –, pas si naïf que l’estimait Allmen. Après avoir volé l’une des coupes qu’il a revendues à Tanner, un antiquaire peu regardant sur la provenance des objets, Allmen la retrouve le lendemain à sa place… et Tanner est assassiné.
Mauvais plan pour Allmen qui va néanmoins détricoter la combine et tirer son épingle du jeu avec un talent machiavélique. Et l’aide de Carlos.
Martin Suter a été journaliste, publicitaire, parolier. Il est venu tardivement à la littérature et s’est retrouvé projeté sur le devant de la scène littéraire alémanique et allemande avant de voir son succès dépasser tous les espoirs. Il vit entre Ibiza et le Guatemala. Détail piquant: il est né un 29 février.
Martin Suter : Allmen et les libellules, Christian Bourgois, 2011, 168 p.
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