vagabondages solaires

Ces ailleurs si convoités

Partir. Chercher sous d’autres cieux des embryons de réponses à des questions éternellement posées par la vie. Ou même partir sans rien attendre que des horizons sans cesse repoussés qui invitent au rêve. Telle est la démarche de la Biennoise Yolande Favre, écrivaine et artiste. Double talents, double manière d’exprimer au mieux les sensations qui naissent de paysages inconnus, de rencontres éphémères – l’ailleurs est parfois à portée de mains.

Yolande Favre vient de publier « Vagabondages solaires » aux Editions Torticolis et Frères. Ce livre trouvera un fort écho parmi les lecteurs soixante-huitards, réveillant des souvenirs et des images – peut-être même des sons, des odeurs – d’une période haute en couleurs, au cours de laquelle le mot liberté semblait avoir un sens… et un avenir !

Ce petit livre à emporter dans sa poche comprend une « Suite saharienne », véritable plongée dans un univers illimité, où pourtant les arrêts obligés par la faim ou la curiosité sont légion et bien tangibles : Tamanrasset, Djeda, Alger, montagnes et dunes, dattes, thé vert, troupeaux de moutons, rencontre avec les Touaregs, dont le cœur de l’auteure est plus proche que du cœur arabe. Yolande Favre  voyage avec une amie quasi aveugle. Elle évoque l’accueil bienveillant des autochtones. Et puis dysenterie, antibiotiques, la routine du routard.

Deuxième partie : le littoral armoricain et autres déambulations emmène le lecteur en Bretagne, en Normandie. Puis arrivent le Cantal et le fameux Cirque de Navacelles, paysage d’une beauté si puissante qu’elle témoigne de l’immortalité de la nature. A chaque étape, l’écrivaine raconte ses rencontres avec beaucoup d’empathie, elle qui aime la solitude. D’autres souvenirs s’immiscent dans  ses récits : cette femme de typer italien qui connaît sa fille, qu’elle croise à Java au hasard des voyages, cette inconnue ravie de faire sa connaissance, ou encore le récit de sa panique du vide dans l’une des tours de la Sagrada Familia. Et une brève allusion à Zabriskie Point avant le lever du soleil.

Et toujours les descriptions des paysages, faune, flore, teintes du ciel, atmosphères traversées et contées avec un amour immodéré le la Terre. Entre poèmes et courts textes, la Biennoise offre au lecteur un tourbillon d’émotions qui le suivront longtemps.

Yolande Favre, Ed. Torticolis et Frères, La Chaux-de-Fonds, 2022, 177 p.

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