Comme un jeu avec les codes littéraires
Bien qu’elle ait vécu durant de nombreuses années à Neuchâtel, qu’elle aime, notamment pour son lac, Dunia Miralles a opté pour La Chaux-de-Fonds en 1992. Comme c’est une petite maligne, elle vit aujourd’hui à 1000 mètres, rejoignant par moments son compagnon dans le bas du canton. Et il y a l’Espagne, son pays de cœur. Mais c’est bien en français qu’elle mène sa carrière littéraire, hormis un OVNI, une perle, « Alicante » en édition bilingue.
S’il est un univers que l’auteure connaît bien, c’est celui de toute marginalité dans le sens d’un décalage avec la bien-pensance de notre monde normé à l’agonie. Dope, sexe à outrance, transidentité, laissés pour compte, et les multiples dérives du cerveau n’ont pas de secret pour sa plume décapante.
Son dernier livre « Le baiser d’Anubia » révèle les parts sombres d’une écrivaine qui a peu d’affinités avec la société. Étiquetée borderline, elle explore avec les mots son inconscient ? son âme ? ses neurones qui dérapent ? afin de mieux cerner le mal qui la ronge, auquel bon nombre de psychiatres ne savant pas répondre. A croire que le trouble de la personnalité borderline (TPB) n’était pas inscrit dans leur cursus universitaire. A moins qu’ils refusent de sortir de leurs petites cases sécurisantes.
L’auteure les rappelle tous à l’ordre, et les psys et les esprits étroits, de manière pour le moins originale : lors d’une crise particulièrement aigüe, elle a étiré sur d’innombrables pages des phrases courtes, à la fois réflexions et pensées douloureuses. On peut y déceler des poèmes échevelés, éloignés de toute convention littéraire. Une manière forte d’interroger le lecteur sur l’accablement que fait peser sur ses victimes le TPB.
Dans une deuxième partie de l’ouvrage, Miralles décortique « ce tueur invisible » qu’est la maladie, trop souvent occultée par le citoyen lambda, lequel ne niera jamais une jambe cassée ou un cancer.
Les phrases qui font office de mélopée de survie, suivies d’explications rationnelles et assez tranchantes, permettront peut-être de révéler la gravité d’un profond mal de société.
Dunia Miralles, Ed. Torticolis et Frères, La Chaux-de-Fonds, 2023, 279 p. photo
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