Le féminin du temps

Une savante manipulation

« Le Féminin du temps » est un fort curieux roman. Thriller, vraiment ? Ou roman d’amour dominé par des manipulateurs de premier ordre ? Terrifié par le temps qui passe, Richard Damier est chercheur au CERN, marié, un fils. Il a un grand ami, cuisinier à la tête d’un restaurant et psy de formation. Il rencontre un jour une étudiante aux beaux-arts, de 20 ans sa cadette, dont il tombe éperdument amoureux, au point de remettre sa vie de famille en question. Jusque là, rien que de très banal. Otto, le psy, lui conseille de tenir un journal afin de mieux dominer son angoisse face au temps. Ce qu’il fait. Il confie à ses pages ses hésitations à quitter femme et enfant, car il est très attaché à son fils. Quand enfin, il saute le pas, son épouse accepte la séparation à des conditions abominables dont le lecteur ne saura rien. Et le journal s’arrête brutalement, Richard est décédé.

Vingt ans plus tard, son fils Charles raconte sa vie de gosse privé de père. À la mort de sa mère, il découvre le journal de son père. Celui-ci est passé au crible et entraîne une enquête qui bouleverse Charles par trop de questions sans réponses. Il s’entête et retrouve Otto et Evelyne, personnages clés des mystères qui planent autour de la mort de Richard Damier. Les vérités révélées baignent dans la trahison.

Habilement construit, « Le Féminin du temps » offre un happy-end un peu ingénu, genre film à l’américaine.

L’attrait de ce récit réside dans les sujets scientifiques qui sont largement développés, de même que des théories chères à Jung. Et le lecteur découvre que les sciences pures et dures feraient un mariage de raison judicieux avec la philosophie et la psy.

Daniel Cordonier, Le Féminin du temps, Favre Ed., Lausanne, 2011, 326 p.

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