Rose / House

Une maison très avant-gardiste

Située dans le désert de Mojave, en Californie, Rose House est l’œuvre de l’architecte Basit Deniau. De verre trempé, ressemblant à des pétales de gypse, ses murs sont en stuc incurvés. Dans la région, les citoyens se méfient des constructions de Deniau, réputées hantées. Mais Rose House, ultime création de l’architecte, apparaît comme la plus délicate et peut-être la plus dangereuse. Elle est en effet dotée d’une IA, un fait banal en soi, hormis qu’elle est elle-même l’IA, de ses poutres porteuses au moindre carrelage de marbre. Ce qui rend l’invention inviolable, puisqu’avant de mourir, Basit Deniau a exigé d’elle que personne, sauf l’une de ses élèves, Selene Gisil, ne puisse y pénétrer. Parfois obéissante, Rose House refuse de s’ouvrir à quiconque. Ses portes sont invisibles, mais Selene a le privilège d’y séjourner deux semaines par an. À l’intérieur de cette prouesse architecturale, Deniau repose sur un piédestal, sous forme de diamant, comprimé après sa mort. Toutes ses recherches, papiers, dessins, croquis y sont également conservés. Seule Selene, qui a quitté les États-Unis pour s’installer eau bord de la Mer Noire, en est la gardienne et la documentaliste. Or, un jour, elle reçoit un curieux téléphone de l’inspectrice Maritza Smith, du commissariat de China Lake, dont dépend le terrain où a été érigée Rose House. Elle apprend qu’un meurtre a été commis dans les entrailles de la célèbre bâtisse.

– Absolument impossible, rétorque Selene Gisil.

Et pourtant, c’est Rose House elle-même qui a averti les flics de ce meurtre. Et comme personne n’a pu entrer pour constater le décès et enquêter, Selene Gisil est priée de revenir au plus vite. 

Comment un meurtre a-t-il pu être commis dans les murs de Rose House, absolument impénétrable ? Et pourquoi ? Et par qui ?

De très mauvaise grâce, Selene se retrouve au pays, rencontre l’inspectrice  et une journaliste à l’affût du scoop de la décennie. Selene, qui connaît parfaitement la logique de l’IA, parvient à argumenter avec elle et la convainc de laisser entrer la flique, arguant qu’elle n’est pas humaine, mais Commissariat de China Lake devant mener ses recherches.

Une fois à l’intérieur, et alors que Selene semble se perdre dans les méandres de Rose House, l’inspectrice entame son travail et se met à discuter avec l’IA. Ses découvertes sont angoissantes et ne mènent à rien. Seul indice : la vision de Selene Gisil  enfilant des pétales de rose dans la trachée de la victime.

Maritza Smith se tirera in extremis de cet impensable bourbier, la journaliste restera sur sa faim, et le dossier de police en suspens. Quant à Selene… allez savoir !

Un roman de science-fiction totalement ébouriffant, qui se lit d’un souffle, un peu décevant vers la fin.

Martine Arkady : Rose / House,  J’ai lu, Coll. Nouveaux Millénaires, 2023, 128 p.

2024

2023

2022

pour le plaisir et bien d’autres choses…

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