René Gori et le lampadaire philosophe

L’autre jour dans ma rue, il y avait tant de brouillard que j’ai parlé à un lampadaire.

Celui-ci, très poli, ne m’a jamais interrompu.

Je lui ai narré toute l’aventure des canards à trois pattes faisant du saut à l’élastique, puis celle du renard aveugle chantant la Traviatta comme personne, ensuite le récit du castor bicéphale qui ne savait jamais rien décider, et enfin, l’extraordinaire vie de Philomène, une casserole possédant le don de la parole.

Qui n’a jamais discuté avec un ustensile de cuisine ne peut pas comprendre la souffrance endurée lors des échauffements successifs, des sauces oubliées sur les feux ou du nettoyage quotidien avec une éponge abrasive.

J’en étais là, quand le lampadaire s’est allumé, coupant court notre discussion, car malgré lui, son ampoule grésillait.

Je me fais du souci à son sujet et je crains qu’à la longue, cet état ne lui fasse perdre raison.

Utrecht, après une balade nocturne et avec les pieds dans une bassine d’eau chaude

note personnelle : le sumo, c’est comme la trottinette, faut pousser pour avancer

pour le plaisir et bien d’autres choses… / voor plezier en vele andere dingen…

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