René Gori et les sirènes d’aquarium

Dans la bonne ville d’Utrecht, il y a des rues qu’il ne faut pas fréquenter, alors je n’y vais pas, et ne comptez pas sur moi pour vous en parler.

Il est des choses que l’on ne raconte pas, et c’est comme ça.

Toutefois, il y a des pavés luisants de pluie, des bornes qui accotent les quartiers dans le périmètre attribué, et des petites vitrines avec des rideaux rouges.

À l’intérieur, les sirènes d’aquarium se prélassent sur des sofas de velours en dégustant du champagne au verre. Elles sont revêtues avec une fourrure d’un noir astronomique, et leurs sourires, même s’ils semblent contraints, s’éloignent sur un filet de lune.

Certaines se croisent au petit matin dans l’atmosphère tiède d’une boulangerie qui vient d’ouvrir. Elles sont vêtues de plus, mais un froid les enrobe et la fatigue a défraichi la « pétillance » observée dans le bocal au soir d’avant.

Elles paient et disparaissent rapidement.

Utrecht, il y a des rues qu’il ne faut pas…

note personnelle : un castor ne fait pas d’allumettes sans casser des œufs

pour le plaisir et bien d’autres choses… / voor plezier en vele andere dingen…

1 commentaire

  1. Bonjour René Gori, j’ai raté ces sirènes lors de mon dernier séjour à Utrecht, je le regrette infiniment. Alors merci d’en parler avec cette plume si poétique.

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