10. l’encyclopédie des banalités

Sur la table, une lettre que je n’ose ouvrir.

Mon nom et mon adresse sont tracés avec finesse. Bec de plume, encre de Chine, belles rondes et liées s’élançant avec la majesté d’une missive diplomatique. Qui l’a écrite ?

Si c’était elle, la femme derrière les clapotis ?

9. le lampadaire philosophe et la couleur du ciel

L’amitié liant mon samovar et un lampadaire philosophe demeurant sur le port est incompréhensible. J’ai beau interroger mon récipient domestique entre deux tasses de Lapsang Souchong, jamais il n’apporte de réponse satisfaisante. De guerre lasse, j’ai pris mes renseignements ailleurs.

8. derrière les clapotis, un Grand Cargo

Ces dernières semaines, j’ai évoqué la jeune fille de l’étranger et le scintillement d’une étoile filante accompagnant le galop de sa fuite. Je m’étais penché sur la solitude du banc où une femme, entraperçue à quelques reprises, désormais ne vient plus. Je me suis agacé de la monotonie des canards traversant les clapotis et exprimé un désir de voyage, un pétillement sous mes semelles donnant l’impression de chevaucher un véloce Escalator.

7. la jeune fille qui vient de l’étranger

Tôt ce matin, rien ne bouge du côté du banc et de mes amours, hormis quelques canards malotrus s’installant sous le couvert des lattes. Gustave, mon samovar, souffre d’une dysfonction répétitive. La température de l’eau laisse à désirer et seul le thé au jasmin peut infuser sans risque de perdre toute saveur – trois minutes à 75°.

6. l’astronaute et la fourmi

Selon Gustave, mon samovar, je suis trop obnubilé par la fille sur le banc, de l’autre côté du canal, à côté du lampadaire et sous les feuillages de l’arbre. Mercredi, la journée était ensoleillée, alors elle est apparue munie d’une ombrelle.

5. le poids d’une plume

Depuis plusieurs jours, le brouillard s’est installé à Utrecht.

L’eau des canaux, restée chaude de l’été, frémit avec l’arrivée des premières fraîcheurs automnales. Dès le matin, les fumerolles valsent entre les nénuphars. Petit à petit, la chorégraphie des vapeurs s’élance vers le ciel. Dès l’aube, cette ville des Pays-Bas s’imprègne d’une allure londonienne.

4. Gustave le samovar

Depuis plusieurs jours, le brouillard s’est installé à Utrecht.

L’eau des canaux, restée chaude de l’été, frémit avec l’arrivée des premières fraîcheurs automnales. Dès le matin, les fumerolles valsent entre les nénuphars. Petit à petit, la chorégraphie des vapeurs s’élance vers le ciel. Dès l’aube, cette ville des Pays-Bas s’imprègne d’une allure londonienne.

2. costume rouge et boutons dorés

Pour ceux qui s’en souviennent, dans la brocante de la rue des Cigognes, j’avais acheté une écritoire.

Mon regard avait été attiré par des babioles étalées derrière la vitrine et j’avais franchi la porte du magasin. La sonnette reproduisait le son de « Big Ben », le « Grand Ben » de Londres.

1. au commencement

publié le Tout a un commencement, mais parfois, la chose elle-même ne sait rien de son commencement. Pour ma part, je ne sais pas quand j’ai commencé, mais je sais que je continue. J’ai un soupçon sur le début, cet instant où est apparu le point départ. Je me trouvais à la rue des Cigognes.… Poursuivre la lecture 1. au commencement