René Gori et les traceuses de nacre

La pluie est de retour avec les limaces, traceuses de nacre sur le goudron de nos villes.

Devant cette météo maussade, derrière une fenêtre embuée et à côté d’un calorifère ronronnant, je ne peux que m’interroger sur la signification de la possession « du tout » revendiqué par ce gorille s’arrimant dans les âges sérieux.

Ainsi sont peut-être les primates, habités par le désir de tout contrôler jusqu’à l’accaparement des biens, des territoires et des femelles ?

L’homme est un primate, mauvais valseur dans les branches et orgueilleux ventriloque, mais le plus grand conquérant de la terre.

A contrario, les baveuses sont d’apparences gluantes, sombres et médiocres, n’ont pas de place dans les dictionnaires culinaires, se faufilent sur les sols et demeurent les proies faciles de certains oiseaux, voire de renards affamés.

Elles ont la fragilité des êtres à faible potentiel locomoteur, dont le champ de vision n’excède pas 1 mètre et 28 centimètres.

Pourtant, les limaces, traceuses de nacre, se séparent de leur précieuse bave, tissent des réseaux de lumières changeantes et de reflets – miracle qui interroge sur le don de soi.

Utrecht, au restaurant de La Poule farcie, en attendant ma fricassée d’escargots à l’ail

pour le plaisir et bien d’autres choses… / voor plezier en vele andere dingen…

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