René Gori et les galopades poétiques

Ce que j’aime dans les barrières, c’est la rigueur et la régularité des montants.

Elles pourraient céder à la facilité et considérer qu’une fantaisie, qu’un pilier plus haut que les autres, qu’une couleur différente peinturlurant une section restreinte ou qu’une forme variant selon l’orientation, leur permettraient une singularité attirant l’attention des quidams.
J’ai toujours estimé qu’il était nécessaire de maintenir une cohérence indéfectible dans le mobilier urbain afin de garantir la stabilité d’une société.

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René Gori et le mystère des trains antihoraire

Aujourd’hui, dans ma boîte aux lettres, un courrier synthétique, mais empathique, notifiait que mon offre spontanée au poste d’expert en expertise, selon l’agence pour l’emploi, ne pouvait être retenue malgré mes excellentes références.

L’univers bureaucratique ne peut percevoir l’indéniable apport qu’apporterait ma participation au système, alors je me contenterai d’observer sa déliquescence inévitable.

Je me suis demandé si la courbure des rails des chemins de fer était identique sur l’ensemble du réseau ou si des variations significatives étaient constatées selon l’inclinaison des parcours.

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René Gori et les tarabiscottes incompréhensibles

Il ne va pas de soi de considérer la vie comme résolument rigolote ou parfaitement triste.

Toutefois, je me crois en droit de faire valoir la possibilité de l’existence de zones grises, à la fois, ni drôles, ni larmoyantes.

Une sorte de limbes où erreraient la majorité des gens ternes qui peuplent les cabinets d’experts.

J’affirme que l’expert, par nature, ne dispose pas des propriétés nécessaires à paraître net.

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René Gori et la casquette de contrôleur

Chez les canards, les couples s’étreignent par les plumes et virevoltent sur le dessin des cercles concentriques balisant les eaux calmes et les rives désertes.

Passant devant la vitrine d’un antiquaire, j’ai remarqué et acheté une casquette de contrôleur.

Aimablement, le marchand m’a offert la machine à faire les trous dans les billets, et je suis allé me promener sur le sentier d’un canal bordant la grande usine électrique à charbon.

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René Gori et la volatilisation du guichet de la Nederlandse Spoorwegen

Très intrigué par le billet de la rédaction du Gorilla Zeitung, j’ai décidé de me rendre à la gare d’Utrecht (Utrecht-Central) afin de vérifier ces assertions.

Muni d’un plan, d’un urinoir et d’une boussole, j’ai parcouru la ville de long en large à la recherche des voies de chemin de fer, car, comme chacun le sait, tous les rails mènent aux gares.

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René Gori et le grésil sur les tuiles

Cette nuit, j’ai beaucoup réfléchi à l’utilité des frigidaires en hiver et comme par miracle, ce matin, la neige recouvre les toits d’Utrecht.

Ces meubles réfrigérants devraient être installés en extérieur durant la saison froide, quelque mois où ils seraient débranchés et permettraient d’indéniables économies.

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René Gori et la chauve-souris hydrocéphale

Ce matin, très tôt, avant même que l’aurore se présente, je suis allé au grenier afin de m’enquérir de la santé de Daphné, mon amie chauve-souris hydrocéphale.

La vie n’est pas simple pour elle, alors de temps en temps, je la réconforte en l’entretenant à propos des scores du championnat de criquets, les distances parcourues, la longueur des sauts et le pédigrée des meilleurs concurrents.

Daphné m’a avoué en avoir dévoré quelques-uns à l’occasion de ses parties de chasse nocturne.

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René Gori et les filaments de cristal

Contrairement à une idée préconçue et largement répandue, la neige n’est pas le résultat de la congélation de la vapeur d’eau dans les hautes couches de l’atmosphère, mais bien un magnifique cadeau de la nature sidérale.

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René Gori et les rivières des électrons

La nuit, on éteint les lumières afin d’économiser quelques gouttes dans le flux ininterrompu de la rivière des électrons.

À cause de cela, l’électricité sommeille dans les câbles comme le ferait une eau inerte dans un bras de rivière entravé.

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René Gori et le lampadaire philosophe

L’autre jour dans ma rue, il y avait tant de brouillard que j’ai parlé à un lampadaire.

Celui-ci, très poli, ne m’a jamais interrompu.

Je lui ai narré toute l’aventure des canards à trois pattes faisant du saut à l’élastique, puis celle du renard aveugle chantant la Traviatta comme personne, ensuite le récit du castor bicéphale qui ne savait jamais rien décider, et enfin, l’extraordinaire vie de Philomène, une casserole possédant le don de la parole.

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