Et c’est ainsi que nous vivrons

Douglas Kennedy fait partie de ces auteurs dont on ne comprend pas le succès international. Il écrit sans le moindre style, multiplie les lieux communs, n’a aucun sens de l’esthétique. Ses récits sont ennuyeux et si lents, qu’une petite belote pourrait prendre place entre deux chapitres. Mais il observe et décrit ses USA natals avec un œil lucide, qui ne manque ni de charme, ni de cruauté.

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Les Masques éphémères

Célibataire endurcie, mais « vivant avec le Commissaire Brunetti », son personnage principal, « depuis trente ans », l’Américaine Donna Leon écrit un livre par an, dans lequel son flic préféré résout des affaires criminelles. Comme elle a vécu durant trois décennies à Venise, Brunetti incarne quasiment la Sérénissime en littérature. Il a une femme, issue d’une grande famille bourgeoise, prof de littérature – comme l’a été longtemps l’auteure, en Angleterre, en Iran, en Arabie saoudite, avant d’enseigner près de Venise. Ne supportant plus le tourisme de masse, elle a quitté la ville et s’est installée entre Zurich et les Grisons, elle a même pris la nationalité suisse. Ses romans ont donné lieu à plusieurs films.

Clara et la pénombre

Tous les lecteurs ont leurs petits préférés, leurs idoles de papier qui s’installent sur les rayons de leurs bibliothèques. L’une de mes obsessions littéraires se nomme José Carlos Somoza. J’ai déjà présenté l’un de ses livres et  c’est sûr, j’y reviendrai. 

Éléphant

Un éléphant, rose de surcroît, voilà ce qui manquait à la bibliographie de Martin Suter, écrivain alémanique particulièrement apprécié. Chacun de ses romans ébaubit les lecteurs par l’originalité du sujet. Dans « Eléphant », le Zurichois s’est carrément laissé aller à une petite folie pleine de tendresse… et non dépourvue de critique. Suter a été journaliste, il ne perd jamais de vue l’état de notre société.

La Porte de Bosch

Ingénieur en aéronautique, Christophe Vasse a senti la plume littéraire le titiller. « La Porte de Bosch », son deuxième livre, est qualifié de thriller par l’éditeur. En vérité, il est à classer dans le fantastique et plaira aux amateurs du genre.

Le Peigne de Cléopâtre

Doués dans de nombreux domaines, trois amis décident de fonder une  petite société d’utilité publique, Le Peigne de Cléopâtre, qui consiste à aider leurs clients. Entendez : à résoudre leurs problèmes. La PME marche plutôt bien, grâce au bouche-à-oreille, jusqu’au jour où une cliente âgée, maltraitée par son mari depuis des décennies, demande à la société d’éliminer son tortionnaire. Contre rémunération carrément royale.

Petite Brume

Pour ceux qui ne le connaissent pas, découvrez vite l’écrivain-paysan de Vauffelin (Jura bernois) Jean-Pierre Rochat, qui ne tricote pas ses mots dans la dentelle littéraire. L’un de ses livres, « Petite Brume » est un récit-témoignage qui décrit une journée de vente aux enchères d’un domaine – maison, machines, outils, bétail, cheval et tous les acquis du dénommé Jean Grosjean. Pour mener à bien cette liquidation d’une vie, Elias Schwarz, très apprécié des offices de poursuites du pays, mène le bal, soit la mort annoncée du paysan. Les acheteurs sont légion : voisins, curieux, renifleurs de bonnes affaires venus de Suisse allemande. Au cœur de la débâcle, l’une des assistantes de Schwarz, Irina, s’offre un frisson sensuel avec ce paysan aux abois. Après tout, une petite sauterie entre deux ventes à la criée, c’est un rayon de soleil dans la tempête. Et le temps file au profit des fossoyeurs qui, à chaque acquisition, précipitent un peu plus le malheureux dans le dénuement. Celui-ci s’attache en rêveries à des images du passé, aux moments de bonheur avec la trop belle Frida, son ex-femme, partie avec un autre au bout du monde, emmenant les enfants.

La Pièce

Peu de lecteurs connaissent Jonas Karlsson, pourtant très apprécié en Suède. Comédien, écrivain, dramaturge, il apparaît dans plus de 40 films et a écrit une dizaine de romans.
Parmi les traductions, « La Pièce » est un morceau d’anthologie absurde, qui met en scène Björn, un personnage arrogant et psychorigide. Celui-ci vient d’être nommé à l’Administration pour des tâches on ne peut plus mystérieuses. Il n’est pas tout à fait au bas de l’échelle et compte bien occuper plus tard un poste à haute responsabilité. Un jour, il entrevoit une porte entre l’ascenseur et les toilettes. La poussant aussitôt, il se retrouve dans une pièce à l’atmosphère paisible, sorte de petit bureau apparemment non occupé.

Le Mystère Croatoan

D’origine cubaine, né à la Havane, José Carlos Somoza vit à Madrid. Après des études de psychiatrie, il se tourne vers la littérature, dont il fait sa profession depuis 1994. Il est l’auteur d’une quinzaine de romans, tous plus excentriques les uns que les autres. 

L’Affaire des lubies du temps perdu

Rune Christiansen est un auteur norvégien, poète avant de tâter du roman. Son dernier récit, « L’Affaire des lubies du temps perdu » propose au lecteur la lenteur et la sobriété : Norma, comédienne, vient de se faire larguer par son mari, père de sa fille. Dans le même temps, elle a assisté à l’agonie de sa mère qui peu à peu a perdu la raison. Elle n’est pas satisfaite de sa prestation dans son dernier spectacle. Trop de stress la pousse à quitter son appartement à moitié vide, ses habitudes pour tenter de faire le point. Elle rejoint son père, Torsten, installé dans une vieille maison familiale sur une petite île.