Elle avait 24 ans, il en avait 50. Leur fulgurante rencontre à Paris le 13 juillet 1793 allait sceller leur destin et l’inscrire dans les pages de la grande histoire.
Elle, fille d’un noble ruiné à Caen, descendante de Pierre Corneille – son destin vaudra bien celui des personnages de son illustre ancêtre. Elle adhère aux idées de la Révolution, mais déteste la violence. Lui, né dans la Principauté de Neuchâtel, médecin, physicien, écrivain, journaliste et homme politique, défend les opprimés avec un acharnement qui ne laisse aucune place à la pitié.
Auteur/autrice : Bernadette Richard
Qu’est-ce qu’un homme sans moustache ?
Avec un titre qui se veut sans doute une métaphore du machisme présenté dans le roman, le Croate Ante Tomic a écrit une « douce satire de l’Eglise, de l’Etat, de la nouvelle Croatie », comme le souligne la quatrième de couverture. Les personnages du village de Smiljevo sont en effet d’amusantes caricatures, de la veuve délurée, au poète incompris, en passant par un émigré qui a fait fortune en Allemagne, qui pousse sa fille à la révolte en voulant la marier selon ses principes, un général de l’armée, un prêtre alcoolique, un épicier fan de feuilletons mexicains et quelques autres, tous dérisoires.
La Collection inavouable
Tenir en haleine un lecteur en parlant d’art et d’histoire n’est pas une sinécure. Avec La Collection inavouable, c’est pourtant le défi que relève Dimitri Delmas, designer et illustrateur à la plume vagabonde.
Dans les milieux concernées, la collection Gurlitt est un classique en matière de spoliation sous le IIIe Reich. En l’occurrence, l’amas obsessionnel de tableaux et autres productions artistiques est dû au marchand d’art et historien allemand Hildebrand Gurlitt. A la mort de ce dernier, son fils Cornelius hérite d’un trésor pour le moins sulfureux, évalué à plusieurs millions d’euros. Un trésor qui l’empêchera de vivre, légué à sa disparition au Kunstmuseum de Berne.
Crâl
La science-fiction explore les possibles futurs des humains. Le Chaux-de-Fonnier Alexandre Correa imagine dans « Crâl, » son dernier roman, une tribu survivante d’un Tchernobyl dont les quatre réacteurs auraient explosé en 1986, dévastant la planète. Des dizaines de milliers d’années plus tard, une tribu erre, à la recherche des « terres parfaites », où elle pourra se sédentariser. Ces nouveaux chasseurs-cueilleurs suivent aveuglément Tata Gué, une sage qui les conduit contre vents et marées. Pour la tribu, elle sait où elle va, traversant des plaines, des montagnes, affrontant au fil des mois, toutes les météos, tous les dangers. La tribu lui voue une confiance absolue, sauf le jeune Crâl, qui lui pose des questions sur ce voyage qu’il devine absurde.
Lucia
Nous n’aurons pas l’outrecuidance de chercher des noises à Bernard Minier, contrôleur des douanes devenu subitement l’un des auteurs le plus lus en France. Son personnage Martin Servaz, flic intello, cultivé, fan de Malher et un brin misanthrope, est plus célèbre que son papa auteur. Du polar sombre qui hante les esprits des lecteurs. Rien à redire ou quasi, c’est à peine si ses dernières aventures déraillaient un peu dans une philosophie à deux balles concernant l’état du monde. Minier s’est donc repris en créant une fliquesse espagnole, Lucia Guerrero, du genre coriace qui n’en fait qu’à sa tête.
La Ligne obscure
Dans ce premier roman (Yves Robert est un dramaturge confirmé qui a écrit une vingtaine de pièces de théâtre), il explose tous les codes du genre : en vérité, il n’y a plus de héros bon ou mauvais, plus de logique, plus de réel fil conducteur. Mais un récit éparpillé qui prend racine dans le cerveau détraqué de Charles B., lequel a perdu le sommeil… lire la suite sur la page dédiée.
Les bottes suédoises
Ne jamais se fier aux 300 premières pages d’un roman ! Telle est la leçon de la lecture du dernier Mankell, publié en suédois quelques mois avant sa mort, qui prend ainsi valeur de testament. Ce récit sombre est chargé d’ultimes illusions – ici le vieil homme ne parvient pas à mettre dans son lit la jeune journaliste dont il rêve, ou plutôt, oui, au hasard de situations météorologiques difficiles, mais en tout bien tout honneur !
Jours merveilleux au bord de l’ombre
Les romans de Pagnard sont des cadeaux empoisonnés très convoités, du genre « vite, ma drogue ». Car une fois le nez dedans, le scénario est toujours le même : joie de découvrir un bonbon pimenté de surprises, et en même temps, agacement qui titille les neurones et fait grincer des dents. Pagnard n’épargne à ses lecteurs aucun des chemins buissonniers de la lecture. Vous pensez la suivre, pénétrer ses arcanes, comprendre enfin quelque chose, comme un fil conducteur… hop, elle file ailleurs, s’éternise sur un détail, des flacons de cristal par exemple, ou pourquoi pas des lunettes « aux verres exagérément convexes, cerclés de métal doré… » Sentiers détournés, clins d’œil à de toutes petites choses qui, sous sa plume, se muent en instants de poésie.
Les Années glorieuses, t. 2 : Le Silence et la colère
Les secrets des Pelletier
Après avoir savouré « Le Grand Monde », premier volume de la série « Les Années glorieuses » de Pierre Lemaitre, qui entraîne les lecteurs à travers les Trente glorieuses, voici le volume deux, « Le Silence et la colère ».
Azad
Entrer dans une librairie me laisse songeuse : tout le monde écrit ! Allez dénicher une perle dans ces vagues de papier, où chacun se prend pour le nouveau Joyce, pour la dernière Duras tient du parcours du combattant. Les lecteurs ont-ils donc oublié tout sens critique ?