La Ligne obscure

Dans ce premier roman (Yves Robert est un dramaturge confirmé qui a écrit une vingtaine de pièces de théâtre), il explose tous les codes du genre : en vérité, il n’y a plus de héros bon ou mauvais, plus de logique, plus de réel fil conducteur. Mais un récit éparpillé qui prend racine dans le cerveau détraqué de Charles B., lequel a perdu le sommeil… lire la suite sur la page dédiée.

Les bottes suédoises

Ne jamais se fier aux 300 premières pages d’un roman ! Telle est la leçon de la lecture du dernier Mankell, publié en suédois quelques mois avant sa mort, qui prend ainsi valeur de testament. Ce récit sombre est chargé d’ultimes illusions – ici le vieil homme ne parvient pas à mettre dans son lit la jeune journaliste dont il rêve, ou plutôt, oui, au hasard de situations météorologiques difficiles, mais en tout bien tout honneur !

Jours merveilleux au bord de l’ombre

Les romans de Pagnard sont des cadeaux empoisonnés très convoités, du genre « vite, ma drogue ». Car une fois le nez dedans, le scénario est toujours le même : joie de découvrir un bonbon pimenté de surprises, et en même temps, agacement qui titille les neurones et fait grincer des dents. Pagnard n’épargne à ses lecteurs aucun des chemins buissonniers de la lecture. Vous pensez la suivre, pénétrer ses arcanes, comprendre enfin quelque chose, comme un fil conducteur… hop, elle file ailleurs, s’éternise sur un détail, des flacons de cristal par exemple, ou pourquoi pas des lunettes « aux verres exagérément convexes, cerclés de métal doré… » Sentiers détournés, clins d’œil à de toutes petites choses qui, sous sa plume, se muent en instants de poésie.

Les Années glorieuses, t. 2 : Le Silence et la colère

Les secrets des Pelletier

Après avoir savouré « Le Grand Monde », premier volume de la série « Les Années glorieuses » de Pierre Lemaitre, qui entraîne les lecteurs à travers les Trente glorieuses, voici le volume deux, « Le Silence et la colère ».

Azad

Entrer dans une librairie me laisse songeuse : tout le monde écrit ! Allez dénicher une perle dans ces vagues de papier, où chacun se prend pour le nouveau Joyce, pour la dernière Duras tient du parcours du combattant. Les lecteurs ont-ils donc oublié tout sens critique ?

Boniments

François Bégaudeau n’a rien d’un gentil garçon.

La lucidité qui l’habite se traduit chez lui par des livres qui le font traiter de stalinien sur les plateaux télé. Dans Le Monde diplomatique, on évoque sa « férocité réjouissante ». Elevé à Nantes dans un environnement de gauche, son père est communiste, il se dit, lui, plutôt anar. Agrégé de lettres en 1994, il fonde, avec quelques amis, le groupe punk-rock Zabriskie Point, dont il est chanteur et parolier. Il est aussi réalisateur, critique littéraire, acteur et romancier/essayiste, enseignant.

Donner sa langue au chat

Que nous les aimions à la folie ou pas du tout, rien n’y fait : le monde animal a envahi le langage courant. Avec « Donner sa langue au chat », Arnaud Simon, passionné d’éthologie, d’étymologie, d’histoire, offre aux lecteurs intrigués par les expressions des langues qui font appel à diverses bêtes, un dictionnaire à la fois drôle et sérieux.

Les Années glorieuses – 1. Le Grand monde

Avec sa gueule de flic ravagé, Pierre Lemaître a commencé à écrire des polars à l’âge de 58 ans. Le succès est fulgurant, son talent le hisse sur le podium des auteurs les plus lus. Il est traduit en 40 langues. Après quelques perles noires, en guise d’adieu au genre où il excelle, il publie son premier polar sorti des tiroirs, Le serpent majuscule, une farce si énorme que le lecteur ne peut que regretter la fin de Lemaître du polar.

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La Boisselière

Sous ce titre surprenant qui pourrait évoquer une plante, une demeure bourgeoise, un lieu-dit, se détachent au fil des pages des phrases qui se dérobent. Tout comme les présences, des fantômes qui s’animeront, à peine le temps d’un livre, puisque les personnages disparaissent entre le début et la fin du roman. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Où sont-ils allés ? Ont-ils seulement vécu ? Le chat lui-même participe de l’énigme ambiante.

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vagabondages solaires

Partir. Chercher sous d’autres cieux des embryons de réponses à des questions éternellement posées par la vie. Ou même partir sans rien attendre que des horizons sans cesse repoussés qui invitent au rêve. Telle est la démarche de la Biennoise Yolande Favre, écrivaine et artiste. Double talents, double manière d’exprimer au mieux les sensations qui naissent de paysages inconnus, de rencontres éphémères – l’ailleurs est parfois à portée de mains.

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