résistances

victoires dérisoires

Le roseau
À force de se plier
Pourrit
Dans la vase
Y en a
Marre

AZ

Rien, jamais, ne s’arrête. Il n’y a pas de fait accompli, la donne ne cesse de changer, l’histoire continue. Que nous le voulions ou non, à moins de nous suicider, nous devons faire face au futur. C’est aussi simple que ça !

Optimisme ou pessimisme ? Non, nous ne sommes pas condamnés à un simple choix binaire. Ainsi, une structure sociale, une civilisation ne s’accepte ni ne se rejette dans son ensemble, d’un coup de baguette magique.

Même les pires catastrophes écologiques envisageables n’anéantiront pas la totalité de l’humanité. Des îlots de survie persisteront, quelles que soient les conditions de cette survie.

Un système de civilisation est la résultante du nombre quasi infini des forces qui l’animent. Des forces sur lesquelles nous avons toutes et tous la possibilité d’avoir un impact.

« Une goutte d’eau dans l’océan », diront les cyniques. Mais, l’océan est fait de gouttelettes !

Une stratégie est plus que la somme des tactiques déployées pour l’appliquer. C’est une vision, un cadre global dans lequel chaque action prend son sens.

« La Grève de Masses », déjà amplement débattue dans les cercles gauchistes de Rosa Luxemburg, n’est pas une stratégie nouvelle. Son concept peut néanmoins nous fournir une source d’inspiration pour ce que nous avons à faire.

La grève dans tous les domaines, bien au-delà de celui du travail, représente notre meilleure chance de survie. Stop ! S’arrêter pour une durée indéterminée, et poser la question sans ambiguïté : le jeu en vaut-il la chandelle ?

Arrêter de consommer comme des fous, de courir tout-le-temps partout, de nous comparer les uns aux autres, de croire tout ce qu’on nous raconte, d’avoir peur de tout et de rien, de prendre offense à la moindre remarque, de nous laisser classifier arbitrairement, de nous entendre dire ce que nous pensons, de nous réfugier dans nos bulles, d’œuvrer sans idéal, de nous laisser bercer par des fictions, de galvauder notre temps… Dans tous les domaines, une pause volontaire.

Rien qu’au niveau écologique, on a pu le constater momentanément durant la crise du covid, une telle pause aurait des effets bénéfiques indéniables avec un impact immédiat sur les gaz à effet de serre.

Sur le plan psychologique individuel, s’arrêter ne veut pas dire baisser les bras. C’est prendre le temps de se dépouiller du superflu ; le temps de respirer profondément et de faire le vide. Une tabula rasa sur laquelle nous pourrons nous reconstruire, en fonction de ce qui nous est essentiel.

Nous et non pas je, c’est important, car nul individu, quelle que soit l’ampleur de son égo et de son égoïsme, ne se suffit à lui-même. La pause, c’est aussi l’occasion de réaliser que nous ne sommes rien sans les autres ; l’occasion de retrouver un peu d’humilité.

Alors : moins de demandes, moins d’inflation ! Et pas seulement au niveau économique. Moins d’endoctrinement, plus de liberté de pensée. Moins d’expectations, moins de frustrations. Moins de bruit, plus de calme. Moins de phobies, moins de haine. Moins de distractions, plus de concentration !

Peut-être, en fin de compte, faudrait-il nous détacher de ce mythe primitif et archaïque qui persiste plus que jamais dans nos sociétés contemporaines : celui de la victoire. Que ce ne soit plus vaincre ou mourir, mais ensemble : résister et survivre.


Nous sommes tous dans la même galère.

2 commentaires

  1. Cet anonyme parle doucement à mes neurones, un vrai plaisir à chaque cuillerée de mots. Certes, mais… jamais, oh grand jamais une majorité – tellement désinformée et manipulée – ne fera grève pour le bien de tous. C’est là le hic… et donc oui, nous nous acheminons vers une catastrophe de masse et les survivants feront appel à leur imagination si elle fonctionne encore.

  2. je crois hélas que nous n’avons pas tellement de choix autre que binaire: vivre ou crever. C’est la toile du peintre. Les couleurs qui ensuite viennent tacher le support ne sont que broutilles.

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