Le Peigne de Cléopâtre

Doués dans de nombreux domaines, trois amis décident de fonder une  petite société d’utilité publique, Le Peigne de Cléopâtre, qui consiste à aider leurs clients. Entendez : à résoudre leurs problèmes. La PME marche plutôt bien, grâce au bouche-à-oreille, jusqu’au jour où une cliente âgée, maltraitée par son mari depuis des décennies, demande à la société d’éliminer son tortionnaire. Contre rémunération carrément royale.

Petite Brume

Pour ceux qui ne le connaissent pas, découvrez vite l’écrivain-paysan de Vauffelin (Jura bernois) Jean-Pierre Rochat, qui ne tricote pas ses mots dans la dentelle littéraire. L’un de ses livres, « Petite Brume » est un récit-témoignage qui décrit une journée de vente aux enchères d’un domaine – maison, machines, outils, bétail, cheval et tous les acquis du dénommé Jean Grosjean. Pour mener à bien cette liquidation d’une vie, Elias Schwarz, très apprécié des offices de poursuites du pays, mène le bal, soit la mort annoncée du paysan. Les acheteurs sont légion : voisins, curieux, renifleurs de bonnes affaires venus de Suisse allemande. Au cœur de la débâcle, l’une des assistantes de Schwarz, Irina, s’offre un frisson sensuel avec ce paysan aux abois. Après tout, une petite sauterie entre deux ventes à la criée, c’est un rayon de soleil dans la tempête. Et le temps file au profit des fossoyeurs qui, à chaque acquisition, précipitent un peu plus le malheureux dans le dénuement. Celui-ci s’attache en rêveries à des images du passé, aux moments de bonheur avec la trop belle Frida, son ex-femme, partie avec un autre au bout du monde, emmenant les enfants.

La Pièce

Peu de lecteurs connaissent Jonas Karlsson, pourtant très apprécié en Suède. Comédien, écrivain, dramaturge, il apparaît dans plus de 40 films et a écrit une dizaine de romans.
Parmi les traductions, « La Pièce » est un morceau d’anthologie absurde, qui met en scène Björn, un personnage arrogant et psychorigide. Celui-ci vient d’être nommé à l’Administration pour des tâches on ne peut plus mystérieuses. Il n’est pas tout à fait au bas de l’échelle et compte bien occuper plus tard un poste à haute responsabilité. Un jour, il entrevoit une porte entre l’ascenseur et les toilettes. La poussant aussitôt, il se retrouve dans une pièce à l’atmosphère paisible, sorte de petit bureau apparemment non occupé.

Le Mystère Croatoan

D’origine cubaine, né à la Havane, José Carlos Somoza vit à Madrid. Après des études de psychiatrie, il se tourne vers la littérature, dont il fait sa profession depuis 1994. Il est l’auteur d’une quinzaine de romans, tous plus excentriques les uns que les autres. 

L’Affaire des lubies du temps perdu

Rune Christiansen est un auteur norvégien, poète avant de tâter du roman. Son dernier récit, « L’Affaire des lubies du temps perdu » propose au lecteur la lenteur et la sobriété : Norma, comédienne, vient de se faire larguer par son mari, père de sa fille. Dans le même temps, elle a assisté à l’agonie de sa mère qui peu à peu a perdu la raison. Elle n’est pas satisfaite de sa prestation dans son dernier spectacle. Trop de stress la pousse à quitter son appartement à moitié vide, ses habitudes pour tenter de faire le point. Elle rejoint son père, Torsten, installé dans une vieille maison familiale sur une petite île.

De la main d’une femme

Elle avait 24 ans, il en avait 50. Leur fulgurante rencontre à Paris le 13 juillet 1793 allait sceller leur destin et l’inscrire dans les pages de la grande histoire.
Elle, fille d’un noble ruiné à Caen, descendante de Pierre Corneille – son destin vaudra bien celui des personnages de son illustre ancêtre. Elle adhère aux idées de la Révolution, mais déteste la violence. Lui, né dans la Principauté de Neuchâtel, médecin, physicien, écrivain, journaliste et homme politique, défend les opprimés avec un acharnement qui ne laisse aucune place à la pitié.

Qu’est-ce qu’un homme sans moustache ?

Avec un titre qui se veut sans doute une métaphore du machisme présenté dans le roman, le Croate Ante Tomic a écrit une « douce satire de l’Eglise, de l’Etat, de la nouvelle Croatie », comme le souligne la quatrième de couverture. Les personnages du village de Smiljevo sont en effet d’amusantes caricatures, de la veuve délurée, au poète incompris, en passant par un émigré qui a fait fortune en Allemagne, qui pousse sa fille à la révolte en voulant la marier selon ses principes, un général de l’armée, un prêtre alcoolique, un épicier fan de feuilletons mexicains et quelques autres, tous dérisoires.

La Collection inavouable

Tenir en haleine un lecteur en parlant d’art et d’histoire n’est pas une sinécure. Avec La Collection inavouable, c’est pourtant le défi que relève Dimitri Delmas, designer et illustrateur à la plume vagabonde.
Dans les milieux concernées, la collection Gurlitt est un classique en matière de spoliation sous le IIIe Reich. En l’occurrence, l’amas obsessionnel de tableaux et autres productions artistiques est dû au marchand d’art et historien allemand Hildebrand Gurlitt. A la mort de ce dernier, son fils Cornelius hérite d’un trésor pour le moins sulfureux, évalué à plusieurs millions d’euros. Un trésor qui l’empêchera de vivre, légué à sa disparition au Kunstmuseum de Berne.

Crâl

La science-fiction explore les possibles futurs des humains. Le Chaux-de-Fonnier Alexandre Correa imagine dans « Crâl, » son dernier roman, une tribu survivante d’un Tchernobyl dont les quatre réacteurs auraient explosé en 1986, dévastant la planète. Des dizaines de milliers d’années plus tard, une tribu erre, à la recherche des « terres parfaites », où elle pourra se sédentariser. Ces nouveaux chasseurs-cueilleurs suivent aveuglément Tata Gué, une sage qui les conduit contre vents et marées. Pour la tribu, elle sait où elle va, traversant des plaines, des montagnes, affrontant au fil des mois, toutes les météos, tous les dangers. La tribu lui voue une confiance absolue, sauf le jeune Crâl, qui lui pose des questions sur ce voyage qu’il devine absurde.

Lucia

Nous n’aurons pas l’outrecuidance de chercher des noises à Bernard Minier, contrôleur des douanes devenu subitement l’un des auteurs le plus lus en France. Son personnage Martin Servaz, flic intello, cultivé, fan de Malher et un brin misanthrope, est plus célèbre que son papa auteur. Du polar sombre qui hante les esprits des lecteurs. Rien à redire ou quasi, c’est à peine si ses dernières aventures déraillaient un peu dans une philosophie à deux balles concernant l’état du monde. Minier s’est donc repris en créant une fliquesse espagnole, Lucia Guerrero, du genre coriace qui n’en fait qu’à sa tête.