Auteur/autrice : Yves Robert
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journal photographique – Gênes avril 2025 – N° 02
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avril – N° 2









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L’ours qui sait tout
Les problèmes s’accumulent sur la montagne.
Les Edelweiss poussent de travers et les chèvres chantent la Traviatta. Les caprices de la météo, par un jour exécrable, balaient les arbres à l’aide d’une tempête mémorable. La tragédie est aux portes de la cité, inévitable, alors les boutiquiers envisagent la commande de robes de bure et de sacs de cendres.
De leur côté, les écrivains échafaudent des oraisons funèbres et les plus courageux feuillettent les journaux à la recherche d’emplois, ailleurs, dans le monde.
De ce sombre panorama, il ne manque qu’un joueur de flûte et des enfants naïfs.
Pour remonter le moral de la population, sur une intuition, un quidam propose l’organisation de la fête de la tulipe.
Applaudissements, soulagements… Soudain, désespoir.
Personne de connu ou de reconnu ne sait planter et entretenir ces fleurs, et, d’après les gens instruits, il serait inconvenant de nommer un inconnu que personne ne connaît.
Heureusement, quelqu’un connaît quelqu’un qui connaissait quelqu’un, qui lui-même connaissait quelqu’un qui connaissait un ours.
Ça tombe bien, cet ours est un expert.
Tour à tour, jongleur de foire, animal des prétoires, portant l’habit magistral et noir, il sait lire dans le marc à café, cultiver les petits pois, danser sur la musique des corneilles, accumuler des noisettes pour les écureuils, vendre des icebergs à la marine anglaise et commander militairement les autres, comme Napoléon à Austerlitz.
Quelle chance ! Ni une ni deux, on le fait venir, une occasion pareille, ça ne se rate pas.
Quand même, c’est l’ours qui sait tout.
La citation du jour
Derrière la dentelle des roseaux, s’envole une amphibie plaidoirie… Flap ! Flap !
Rousseau in Les rêveries du dindon solitaire

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CCS et les valses de Vienne
Conrad est un hippopotame de petite taille, maigre et sympathique, malgré ces deux virgules cinq tonnes.
Christèle, sa compagne, est une fluette de mille huit cents kilos.
Serge, leur ami proche n’a jamais dévoilé son poids.
Il est, paraît-il, très timide, mais à l’évidence, prend plus de place que Conrad.
Ce soir, il a invité le couple de ses amis pour un bal à la viennoise dans un magasin de porcelaine.
Un commerce réputé pour le soin de son travail et la modestie de ses créateurs.
Le lieu brille de la lumière d’un lustre, la musique se déroule, agréable.
Tous les trois affectionnent les valses et se laissent emporter par leurs élans.
Girouettes, entrechats, portées, pirouette et triple « lutz».
Fracas, étagères qui tombent, panique et fuite des employés, étayage du plancher depuis l’étage inférieur, intervention d’un ingénieur pour assurer la stabilité du bâtiment et l’exécution d’un plan de crise au cas où.
Le bal des hippopotames dans le magasin de porcelaine bat son plein.
À une heure du matin, fatigués et couverts de sueur, C, C et S, traversent les débris, se félicitent d’une soirée si réussie et rentrent chez eux.
Devant le commerce et le désastre, sur un panneau rédigé d’une main tremblante est écrit :
Fermeture pour cause de faillite.
Depuis cette nuit tragique, on ne trouve plus du tout de porcelaine dans cette ville.
La citation du jour
Les aveugles s’entendent bien pour ne rien voir, les sourds n’entendent rien et c’est tout.
Montesquieu – in L’esprit des apocryphes

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